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Neuroplasticité, douleurs chroniques, et blessure musculo-squelettiques
J'ai terminé mon doctorat en sciences de la réadaptation à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal. Mes recherches ont enquêté les changements impliqués dans les régions sensorielles et motrices du cerveau et comment ceux-ci sont affectés par la douleur et les blessures et les troubles musculo-squelettiques.
Les traitements conservateurs sont largement inspirés par un paradigme biomédical, où le traitement est orienté vers le région de la blessure / douleur. Cependant, un vaste corpus de recherches démontre que les blessures et les affections ainsi que la douleur que subissent les personnes sont également affectées par les interactions psychologiques et sociales. De plus, la littérature scientifique démontre clairement que les résultats diagnostiques (y compris les rayons X et l'IRM), au niveau de la population, sont très mal corrélés à la douleur. Vous avez des personnes atteintes d'arthrose grave qui n'ont pas ou peu de douleur. Plus d'un tiers d'entre nous, âgés de plus de trente-cinq ans, ont des hernies discales, des déchirures des tendons des épaules et du cartilage déchiré dans les genoux. La plupart d'entre nous ne savent pas que nous avons ces blessures et ces conditions. Chez 80% des personnes souffrant de lombalgie chronique, la cause de la douleur est inexpliquée.
Chez les personnes souffrant de blessures chroniques, de nombreuses personnes continuent de ressentir de la douleur, des sensations anormales (sensation de blessure plus ou moins importante ou d'avoir l'impression de ne pas faire partie de vous) et des troubles moteurs (spasmes musculaires, activation musculaire anormale). Nous partons de l'hypothèse que des changements dans ces régions du cerveau pourraient expliquer de nombreux signes et symptômes associés aux troubles musculo-squelettiques et pourraient expliquer pourquoi certaines personnes continuent d'éprouver de la douleur. Je crois que les changements dans les différents domaines du système nerveux, y compris les zones du cerveau sont également affectés et peuvent contribuer à l'échec d'un traitement conservateur pour aider ces personnes.
Ma recherche porte sur les zones du cerveau impliquées dans la sensation et le contrôle des muscles, comment celles-ci interagissent avec les zones impliquées dans les émotions et le stress, associées à la douleur et aux troubles musculo-squelettiques.